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Les Chauves-souris : espèces protégées en danger


Anne Mergelsberg| 29 mai 2023

En Europe, la chute dramatique des populations de chauves-souris est alarmante ! Sur les 7 dernières décennies, elles ont décliné de 95 %, et leur taux de reproduction est faible, avec seulement un petit par an en moyenne pour une chauve-souris femelle.

L'activité "La Nuit des Chauves-Souris" s'est tenue ce 27 mai dans le bois du Val

L'objectif de cette rencontre était de faire connaître cet animal au plus grand nombre, et de sensibiliser le public à la protection de cet animal emblématique.

Les chauves-souris font face, tout comme de nombreuses autres espèces, à la perte de leur habitat due à l'expansion de l'urbanisation et à la diminution des espaces offrant à la fois des possibilités de chasse et de refuge.

NILS BOUILLARD NUIT DES CHAUVES SOURIS ETANGS DE PISCIVAL

La perte de leur habitat, combles de toiture ou zones forestières anciennes

Les maisons, qu'elles soient rénovées ou nouvellement construites, sont de plus en plus dépourvues d'espaces propices à l'abri des chauves-souris, tels que des combles ou des caves présentant des recoins et des cavités. Cela empêche ces animaux de trouver refuge. Les anciennes bâtisses, telles que le site des Cristalleries, offrent des infrastructures idéales pour nos amies volantes, avec leurs passages et leurs coins propices à leur présence.

Ce type de combles offrent un lieu idéal pour établir un gîte, une nurserie.

D’avril à septembre, les femelles recherchent un site présentant une température importante et à l’abri des prédateurs, pour élever leur petits encore non volants. Les jeunes sont extrêmement vulnérables de mai à août. Moins de la moitié des jeunes survivent au premier hiver et seules les femelles reviennent dans la colonie.

Ce n’est que lorsque les petits seront prêts à voler et sevrés que la colonie se dispersera à nouveau, vers la mi-septembre.

En hiver, il n’y a généralement plus de chauves-souris dans les toitures, les variations de températures ainsi que le froid, souvent trop vif, les dissuadent de choisir ces milieux comme gîtes d’hibernation. Une seule espèce peut cependant choisir de rester dans vos combles durant l’hiver : la Sérotine, d'ailleurs observée sur le site.

Lors de la rénovation de bâtiments, 4 types de problèmes se posent pour les chauves-souris :

  • Leur gîte est supprimé : fentes obturées, volume habitable transformé, etc. ;
  • Les accès au gîte sont bouchés : isolation entre chevrons, changement de matériaux de couverture ;
  • Les chauves-souris sont directement menacées : lors de travaux en été notamment, les jeunes, incapables de voler, sont abandonnés par les adultes ou détruits ;
  • L’utilisation de produits toxiques peut empoisonner les chauves-souris qui sont à leur contact.

Un petit truc pour détecter la présence de chauves-souris dans votre habitations : leurs excréments ressemblent à ceux des souris, mais lorsque vous les pincer (idéalement munis de gants) les crottes se désagrègent comme s'il s'agissait d'un amas de poussière.

Outre les habitations, les zones forestières anciennes, que privilégient particulièrement certaines espèces de chiroptères, sont aussi de plus en plus rares car artificialisées ou exploitées.

Malheureusement, l'activité humaine joue un rôle significatif dans la disparition de ces animaux, ce qui entraîne un déclin de la biodiversité. En plus de toutes ces menaces, l'utilisation de pesticides, de fongicides et d'autres substances toxiques exerce des effets dévastateurs sur les colonies de chiroptères. De plus, l'éclairage public constitue un perturbateur majeur, perturbant particulièrement certaines espèces.

Que faire pour protéger et redonner de l'espace aux chauves-souris ?

Vous pouvez vous adressez au Groupe PLECOTUS de Natagorahttps://plecotus.natagora.be/ - ici un petit PDF explicatifs des gestes qui sauvent : https://environnement.brussels/sites/default/files/sem16-181005-5-ds-fr.pdf

Mais nous pouvons aussi :

  • Améliorer la gestion de l'éclairage public.
  • Encourager l'engagement du grand public à travers des initiatives de découverte et de sensibilisation.
  • Promouvoir l'éducation et l'enseignement, en mettant l'accent sur l'éducation des enfants pour développer le respect de la nature.
  • Favoriser l'empathie des propriétaires d'immeubles qui se sentent investis d'une responsabilité envers la protection des animaux et souhaitent contribuer à leur préservation.
  • Encourager les architectes, les maîtres d'œuvre et tous les professionnels du bâtiment à intégrer le respect de la nature dans leur politique d'entreprise. Envisager la création d'un "label" pour ce type d'initiatives.
  • Installer des nichoirs : ils peuvent s'acheter auprès de la ligue royale belge de la protection des des oiseaux : https://protectiondesoiseaux.be/boutique-nature/nichoir-a-chauves-souris-en-beton-de-bois-suspendu-gite

 Nichoir à chauves-souris en béton de bois suspendu - gîte

Quelques liens utiles

Notre rapport sur les chiroptères qui vivent dans le bois du val : https://www.leboisduval.be/images/boisduval/RESULTATS_ANALYSES_CHIROPTERES/ANALYSES_ACOUSTIQUES_CHAUVES-SOURIS_BOIS_DU_VAL_2022.pdf

 

En conclusion, notre association s'engage pleinement dans la protection du site du Bois du Val, ainsi que de sa faune et de sa flore. Nous avons pour ambition de faire de cet endroit une zone naturelle protégée. Dans cette perspective, nous sollicitons les autorités politiques afin qu'elles reconnaissent les zones actuellement constructibles comme des espaces verts préservés. Ensemble, nous pouvons œuvrer pour préserver la beauté naturelle de ce lieu et garantir sa conservation pour les générations futures.

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Sources : http://gmhl.asso.fr/images/FT_ChauvesSouris_et_Travaux_red.pdf | http://environnement.wallonie.be/publi/dnf/combles_clochers_fr.pdf

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