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Urgent : réagissez à l’enquête publique Elia avant le 15/9


Raymond Delvaux| 10 Septembre 2025

 

Le bois de l’Abbaye a besoin de vous : répondez avant lundi à l’enquête publique en cours

Vous l’avez peut-être vu ou entendu : Elia a introduit une demande pour un permis "plan B". Celui-ci leur permettrait de creuser une tranchée ouverte afin d’accueillir les câbles à haute tension, au cas où le deuxième forage dirigé ne serait pas possible, compte tenu des énormes problèmes rencontrés depuis des mois.


Le forage reste leur option privilégiée, mais ils veulent se ménager une porte de sortie. Or, ce deuxième forage sera synonyme de nouveaux dégâts à une nature qui a payé le prix fort. Et maintenant, ils osent ajouter cette nouvelle demande de permis ?! Nous y sommes fermement opposés.

Ce nouveau tracé toucherait le cœur de la zone Natura 2000.

Il impliquerait un déboisement important et consisterait à élargir de plusieurs mètres le chemin (coupe-feu) qui relie l’Avenue des Marteleurs à la prairie des Macrales, en pleine zone Natura 2000, afin d’y creuser la tranchée nécessaire pour accueillir les câbles. Des coupes supplémentaires seraient également réalisées sur plusieurs mètres à l’arrière des jardins entre la station de la SWDE et la zone où les forages ont eu lieu durant près d’un an.


Un tel chantier ne se limiterait pas à la perte d’arbres : il entraînerait aussi des perturbations graves pour l’ensemble de l’écosystème local, en fragmentant encore davantage les habitats naturels, en menaçant la faune et la flore caractéristiques de ce site protégé et en portant atteinte à la biodiversité déjà fragilisée par les interventions passées.

Depuis le début du chantier, Elia a déjà effectué un véritable saccage de la nature : au Chemin des Papillons et sur la suite du tracé dans les bois et la prairie des Macrales, où ils sont toujours occupés à tenter de récupérer leurs gaines. Elia a montré son incapacité à gérer un tel chantier et a, à de nombreuses reprises, manqué de respect au permis initial.

Ça suffit.

Nous allons réagir comme asbl en dénonçant le fait que ce projet, s'il devait être autorisé, menacerait non seulement le cœur de la zone Natura 2000 et sa biodiversité, mais porterait également gravement atteinte à la qualité de vie de nombreux habitants du quartier du Bois de l'Abbaye, ajoutant aux nuisances qui se sont accumulées depuis un an.

✊ Votre voix compte : participez à l’enquête publique !

Envoyez votre réaction avant ce lundi 15/9 à 10h30.
👉 Vous pouvez soit utiliser un de ces modèles, en version pdf (lettre A, lettre B ou lettre C), en version texte (lettre A, lettre B ou lettre C), en version HTML ci-dessous, soit développer vous-mêmes les arguments qui vous tiennent à cœur.

⚠️ La multiplicité des arguments pèse en effet beaucoup dans ce processus d’enquête publique.

👉 A envoyer par courrier électronique à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou par courrier ordinaire à : Ville de Seraing – Place Communale 8 à 4100 Seraing

Rappel des informations concernant l’enquête publique

Le dossier peut être consulté durant la période d’enquête du 1er au 15 septembre 2025 (séance de clôture le 15/9 à 10h30), les jours ouvrables.

Pour en savoir davantage, vous pouvez consulter la version PDF de l’avis d’enquête publique : Avis d'enquête publique avenue des Marteleurs

 

Lettre A – Écologie & Natura 2000

[Vos prénom et nom]
[Adresse]
[Code postal et commune]

Au Collège communal de la ville de Seraing
Hôtel de Ville
Place Communale 8
4100 Seraing

[Date]

Objet : Dossier n° PP/2025/279 - Avis défavorable à la demande de permis – Tranchée ouverte dans le Bois de l’Abbaye (site Natura 2000)

Madame la Bourgmestre, mesdames et messieurs les membres du Collège communal, 

Je vous écris en tant que citoyen·ne de Seraing et riverain·e du Bois de l’Abbaye afin de manifester mon opposition ferme au projet de tranchée ouverte introduit par Elia.

Ce projet s’inscrit en plein cœur du site Natura 2000 BE33013 « Bois de la Neuville et de la Vecquée », désigné par l’arrêté du Gouvernement wallon du 23 janvier 2014 pour la protection de ses hêtraies acidophiles et de ses forêts alluviales. Ces habitats, classés d’intérêt communautaire, abritent des espèces emblématiques et protégées : Pic mar, Pic noir, Bondrée apivore, chauves-souris et Lucane cerf-volant.

L’article 29 §2 de la loi du 12 juillet 1973 sur la conservation de la nature interdit explicitement toute détérioration d’habitats naturels susceptibles d’affecter significativement un site Natura 2000. La Directive Habitats 92/43/CEE, transposée en droit wallon, impose de préserver l’intégrité des sites désignés. La Cour de justice de l’Union européenne, dans son arrêt Sweetman (C-258/11), a confirmé qu’un projet entraînant la perte même marginale d’un habitat protégé doit être refusé.

Or, la tranchée projetée détruirait une bande de 6 mètres sur 540 mètres de long, élargie par endroits jusqu’à 16 mètres, soit une fragmentation irréversible du massif forestier et un effet de lisière permanent. Les propres études du promoteur reconnaissent que seules des strates arbustives pourront repousser au-dessus des câbles, ce qui exclut tout retour d’une canopée haute. La perte est définitive.

À cela s’ajoute la question des impacts cumulés. Le chantier actuel s’inscrit dans la continuité d’un forage échoué qui a déjà provoqué des effondrements, des résurgences de bentonite et l’ouverture de pistes artificielles dans le bois de l’Abbaye. La prairie des Macrales a été lourdement dégradée et l’emprise n’a pas été restaurée. La directive 2011/92/UE sur l’évaluation des incidences, confirmée par l’arrêt Ecologistas en Acción-CODA (CJUE C-142/07), impose pourtant de considérer ces effets cumulés. Leur omission constitue une violation manifeste du droit européen et du Code de l’Environnement wallon (Livre I, Partie V).

Enfin, le principe de non-régression environnementale, reconnu par l’arrêt Inter-Environnement Wallonie (CJUE C-411/17), s’oppose à ce que l’on substitue aujourd’hui une méthode de chantier plus destructrice à celle qui avait été choisie en 2021 pour éviter le déboisement, tout en sachant que le premier forage dirigé s'est révélé lui-même très impactant pour la biodiversité. 

Madame la Bourgmestre, mesdames et messieurs les membres du Collège communal, le bois de l’Abbaye est un patrimoine écologique unique. Nous avons la responsabilité collective de le préserver. Je vous demande donc solennellement de refuser cette demande de permis qui violerait nos obligations légales et compromettrait définitivement l’intégrité d’un site Natura 2000.

Je vous prie d’agréer l’expression de ma considération distinguée.

[Signature]

 

Lettre B – Hydrologie, sols & sécurité

[Vos prénom et nom]
[Adresse]
[Code postal et commune]

Au Collège communal de la ville de Seraing
Hôtel de Ville
Place Communale 8
4100 Seraing

[Date]

Objet : Dossier n° PP/2025/279 - Opposition au projet de tranchée ouverte – Risques hydrologiques et géologiques

Madame la Bourgmestre, mesdames et messieurs les membres du Collège communal,

Je me permets de vous adresser cet avis défavorable en raison des graves risques hydrologiques et géologiques que fait peser le projet de tranchée ouverte dans le bois de l’Abbaye.

L’étude hydrologique jointe au dossier est truffée d’incohérences : elle décrit une pente descendante vers le nord (151 m → 112 m), tout en concluant paradoxalement à une pente vers le sud. Le bassin de ruissellement est quant à lui évalué tantôt à 3–20 hectares, tantôt à 3–10 hectares seulement. Ces contradictions fragilisent la crédibilité de l’évaluation.

Pourtant, le risque est bien identifié : la tranchée pourrait intercepter et canaliser artificiellement les eaux de ruissellement, aggravant ainsi les risques d’érosion, de coulées de boues et d’inondations en aval. La présence de la faille géologique eifelienne, source d’instabilités et de venues d’eau, renforce la dangerosité d’un creusement de 2,20 m de profondeur.

À ces menaces s’ajoutent les séquelles du chantier précédent. Le forage échoué a provoqué des effondrements et des résurgences de bentonite ; la prairie des Macrales a été entamée par des pistes d’accès élargissant l’emprise artificielle dans un site forestier sensible. Le projet actuel doit donc être considéré dans son ensemble, comme l’exige la directive 2011/92/UE et l’arrêt Ecologistas en Acción-CODA (CJUE C-142/07). Ignorer ces effets cumulés est contraire au droit européen et au Code de l’Environnement wallon.

Le Code de l’Eau, tout comme l’article D.1.1 du Code de l’Environnement, impose par ailleurs de ne pas aggraver les risques d’inondation et d’appliquer le principe de précaution. L’administration ne peut donc autoriser un projet dont les impacts hydrologiques et géologiques sont à ce point incertains et déjà aggravés par un chantier antérieur.

Je vous demande, Madame la Bourgmestre, mesdames et messieurs les membres du Collège communal, de protéger la sécurité de nos habitants et l’intégrité de nos sols en refusant ce permis.

Je vous prie d’agréer l’expression de ma haute considération.

[Signature]

 

Lettre C – Droits citoyens & gouvernance

[Vos prénom et nom]
[Adresse]
[Code postal et commune]

Au Collège communal de la ville de Seraing
Hôtel de Ville
Place Communale 8
4100 Seraing

[Date]

Objet : Dossier n° PP/2025/279 - Avis défavorable – Atteintes aux droits des citoyens et à la gouvernance environnementale

Madame la Bourgmestre, mesdames et messieurs les membres du Collège communal

Je vous écris pour exprimer mon opposition ferme au projet de tranchée ouverte dans le Bois de l’Abbaye, en raison des violations manifestes des droits des citoyens et des principes de gouvernance environnementale.

Le permis initial de 2021 avait été accordé sur la base d’un forage dirigé, précisément afin d’éviter un déboisement massif. Remplacer aujourd’hui cette méthode par une tranchée constitue une modification substantielle et une régression environnementale, contraire à la jurisprudence Inter-Environnement Wallonie (CJUE C-411/17).

De plus, le projet a été déposé sans consultation adéquate du Comité d’accompagnement, pourtant mis en place dès le début du chantier sur le territoire de la commune pour encadrer son déroulement. L’absence de présentation du dossier lors de la réunion du 23 mai 2025 constitue une violation du droit à la participation consacré par la Convention d’Aarhus (1998) et la directive 2011/92/UE.

L’impact sur les habitants est considérable : la tranchée passerait à moins de 20 mètres des habitations, exposant les riverains aux nuisances du chantier et aux champs électromagnétiques. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC – OMS) classe ces champs dans la catégorie 2B, « peut-être cancérogènes ». L’arrêté du Gouvernement wallon du 30 mai 2024 impose d’ailleurs de prendre en compte l’immission cumulée à l’intérieur des habitations, ce qui n’a pas été fait.

Enfin, il est indispensable de rappeler que le projet ne peut être évalué isolément. Le forage échoué a déjà causé des effondrements et des résurgences de bentonite ; la prairie des Macrales a été fortement dégradée ; des pistes d’accès forestières ont été créées. La directive 2011/92/UE et la jurisprudence Ecologistas en Acción-CODA (CJUE C-142/07) imposent de tenir compte de ces effets cumulés.

Au nom du droit à un environnement sain inscrit à l’article 23 de notre Constitution, je vous demande, Madame la Bourgmestre, mesdames et messieurs les membres du Collège communal de refuser ce permis et de protéger le cadre de vie et la santé des citoyens de Seraing.

Je vous prie d’agréer l’expression de ma considération distinguée.

[Signature]

 

 

 

 

 

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